Les professionnels du secteur de la pêche artisanale sont unanimes et formels sur l’implantation des usines de fabrication de farine de poisson au Sénégal. En conclave à Mbour, ces acteurs pensent que c’est une catastrophe pour le secteur. Car en lieu et place du nombre de poisson que le Sénégalais a besoin pour sa nourriture, les usines l’utilisent et polluent l’atmosphère. Ce qui ne favorise pas la sécurité alimentaire recherchée.

 

 » Le problème de la farine est assez simple. Pour avoir 1 kg de farine il faut avoir 5kg de poissons frais, pour avoir 1kg de poisson d’élevage, il faut avoir 25kg de poisson frais » a informé Gaoussou Gueye président de l’association pour la promotion qui fait savoir qu’aucune législation ne permet à une usine de farine de poisson de le faire avec du poisson frais. Membre de la plateforme des acteurs non étatiques de la pêche artisanale et de l’aquaculture au Sénégal, Gaoussou Gueye informe que  » quand on veut avoir 1kg de poisson d’élevage, il faut 25 kg de poissons frais, une personne qui va au restaurant et qui achète ce même poisson peut le manger en moins de 20mn ». Par conséquent, déclare le président de l’Aprapam » on dit que chaque sénégalais doit consommer 29 kg de poissons par an. Mais ce n’est pas possible dans les localités comme sedhiou où on arrive même pas à consommer 7 kg de poissons ». Donc pour lui, faire la promotion des usines de fabrication de farine de poissons, c’est une catastrophe pour le pays, non seulement pour la ressource, pour la santé des populations de là où l’usine est implantée et même au niveau de la pollution marine ». Raison pour laquelle il pense que tout cela doit être des sujets de réflexions. » Est-ce que les études d’impact ont été faites ? Est-ce que ça était validé par les localités. Autant de questions que le président de l’Aprapam s’est posé. C’est pourquoi il dit que » c’est là où se situe le problème. Là également il ya un minimum de transparence. A mon avis aujourd’hui nous tous, l’ensemble des sénégalais doivent comprendre que le « yaboye » qu’on prend pour en faire de la farine est le filet de sécurité alimentaire de nos populations » a il dit avant d’ajouter que c’est parce qu’aujourd’hui nos populations n’arrivent plus à accéder au thiof, à la dorade ainsi de suite. C’est le « yaboye » qui leur reste ». Devant l’urgence, » s’il y a des navires qui viennent prendre ces petits pélagiques communément appelés  « yaboye » pour en faire de la farine alors cette espèce est le poisson du peuple, ça pose problème. » C’est là que nous, nous sonnons l’alerte. On n’est pas pour défier qui que ce soit mais, on donne tout simplement l’alerte qui peut être compréhensible d’autant plus que nous-mêmes notre état se décarcasse pour aller signer des licences de pêche dans les pays limitrophes pour que nos pêcheurs puissent y aller pêcher parce qu’il n’y a plus de poisson dans nos eaux. Donc, pour le président de l’Aprapam, il faut changer de paradigme, il faut changer de politique de pêche et la manière de gérer cette pêche.

Cheikh Ba.

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