Ousmane Sow considérait les Indiens d’Amérique comme le peuple le plus proche des ethnies africaines. Il leur avait consacré sa plus grande oeuvre nommée la Bataille de Little Bighorn. Douze ans après une première exposition à Paris, cet ensemble de 35 sculptures est installé depuis le début du mois de juillet dans les Hautes-Alpes, en France pour 10 ans. 

Au moins 3 millions de visiteurs en trois mois. En 1999, l’exposition du sculpteur sénégalais Ousmane Sow (1935 – 2016) avait marqué les esprits par sa fréquentation record. Ce travail de précision est composé d’un ensemble de 35 sculptures rejoue la bataille de Little Big Horn, opposant, en 1876, une coalition de Cheyennes, de Sioux et des Arapaho aux soldats du régiment du général Custer. Célébrant l’éclatante victoire des fragiles contre les puissants, l’œuvre monumentale est installée dans le village fortifié de Mont-Dauphin, dans les Hautes-Alpes (France).

Les sculptures d’Ousmane Sow, décédé en 2016, sont installées dans un lieu classé au patrimoine mondial de l’Unesco de Mont-Dauphin, village perché à 1 000 mètres d’altitude. Le choix du lieu n’est pas anodin pour la veuve de l’artiste sénégalais, Béatrice Soulé. « C’était une évidence pour moi qu’il fallait venir dans ce lieu. Maintenant que les œuvres sont installées, je me dis que c’était une intuition forte, mais juste », a-t-elle indiqué à la radio France Info.

Artiste sur le tard

Béatrice Soulé estime que cette ancienne caserne correspond à l’œuvre, qui raconte la bataille de Little Bighorn opposant en 1876 les Indiens aux soldats du général Sculter. « C’est un fort militaire dans une nature magnifique. Or, les Indiens d’Amérique c’est aussi la protection de la nature donc cet espace est totalement adéquat. » À tel point que l’œuvre y trouve un nouveau souffle. « Je l’ai redécouverte », avoue-t-elle.

Les 24 personnages et 11 chevaux racontent une succession de scènes du combat au cours de ce qui a été la plus grande des victoires indiennes. « C’était très important pour lui que les hommes soient représentés dans leur fierté et leur dignité », explique Béatrice Soulé.

Les Indiens d’Amérique ont ainsi été une vraie source d’inspiration pour le plus célèbre sculpteur sénégalais : « Il les considérait comme le peuple le plus proche des ethnies africaines », se souvient Béatrice Soulé, évoquant des points communs « dans la spiritualité, la vénération du sorcier, le goût du maquillage… ».

Ancien kinésithérapeute né en 1935 à Dakar, devenu artiste sur le tard, Ousmane Sow a connu le succès et la reconnaissance de son travail à la fin du siècle dernier.

Encore largement inconnue au Sénégal et en Afrique, son œuvre est, donc, installée pour dix ans dans le sud-est de la France. M. DIOP

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