Monsieur le Président de la République,

C’est avec une profonde amertume que je vous adresse cette lettre ouverte afin que vous soyez informé de la « mise à mort du Crédit Mutuel du Sénégal « Cette lettre ouverte reste pour moi l’unique bouée de sauvetage pour préserver nos emplois. À l’heure où les autorités de notre pays se battent pour la création d’emplois, la destruction d’emplois menace notre institution.

 

C’est cela qui justifie la mise en place d’un Collectif pour la Défense des Intérêts du CMS depuis le 21 Avril 2021.Ce collectif CDICMS est ouvert à l’ensemble des travailleurs et travailleuses de notre institution. Fidèle à ses principes fondateurs, le Collectif affirme son engagement dans la lutte pour la préservation de son outil de travail et la défense des intérêts du CMS.

 

La situation globale du Crédit Mutuel du Sénégal marquée par une dégradation inquiétante de ses chiffres ainsi que la détérioration inédite de la qualité des services rendus à nos sociétaires nous interpellent TOUS. Cette peine de voir notre institution sombrer, ajoutée à une situation sociale plus que tendue justifie à suffisance que nous sonnions l’alerte.

 

Monsieur le Président de la République,

 

Le risque que court le CMS n’est plus qu’opérationnel mais existentiel. La situation du CMS est d’autant plus inquiétante que la Direction Générale semble être dans un déni total de la réalité. L’organisation du travail telle qu’elle est proposée aujourd’hui est une catastrophe car elle n’est ni efficiente ni efficace. La Direction Générale était attendue avec de réelles solutions mais malheureusement l’on est encore et toujours à de simples incantations. Les questions prioritaires qui se posaient avec acuité restent toujours sans solutions structurelles. Le navire CMS est entrain de couler à cause de son Directeur Général Amadou Jean-Jacques DIOP.

 

ORGANISATION DU TRAVAIL (INCOHERENCE DU DISPOSITIF AVEC UN ORGANIGRAMME CIBLE TOUJOURS INEXISTANT– CIRCUIT DE CREDIT INADAPTE-GESTION DES BUDGETS DES CAISSES ET POINTS DE VENTE-PERTES DE PARTS DE MARCHE)

Depuis prés de deux ans, le Crédit Mutuel du Sénégal est incapable d’assoir une organisation cohérente et surtout adaptée à son écosystème. L’organigramme-cible prévoit énormément de Directeurs dits « exécutifs », donc un système à la fois lourd et onéreux pour une institution déjà très mal en point. Amadou Jean-Jacques DIOP est arrivé à la tête d’une institution qui sort de trente (30) mois d’administration provisoire. Par conséquent, la cohérence aurait voulu un allégement de la technostructure et une reprise de l’activité de crédit ; celle-là même qui a fait la force de cette institution. Les lourdeurs imposées aux travailleurs dans les différents process dénotent d’un manque notoire de vision mais surtout d’une parfaite méconnaissance de ce qui fit la réputation de cette entreprise depuis près de trois (03) décennies. En imposant son nouveau circuit du crédit, le Directeur Général est entrain de tuer l’activité.

 

Par ailleurs la gestion des budgets des Caisses locales est une décision sans pertinence aucune. Toutes ces mesures combinées, hélas, ont abouti aujourd’hui à une perte de parts de marché constatée et à une démotivation totale du personnel.

 

GESTION DU PATRIMOINE DE L’INSTITUTION

Entre 2019 et 2020, le Directeur Général Amadou Jean-Jacques DIOP a licencié plus d’une dizaine de salariés, tous sacrifiés au nom de la sacrosainte règle de transparence.

 

Justement à propos de transparence, les conditions de sa « nomination » en tant que DG en Juin 2019 restent des moins transparentes et sont encore totalement méconnues des salariés du Crédit Mutuel du Sénégal. Sa brutalité gratuite contre le personnel matérialisée par une série de décisions unilatérales injustes envers l’ASCMS, la diffamation permanente contre les délégués du personnel, le harcèlement continu des syndicalistes sont autant de raisons qui justifient la démotivation des travailleurs et qui parasitent le climat social.

 

Le Directeur Général, à beau se faire passer pour le champion de la transparence, reste toujours muet sur le scandale dont WALF Quotidien s’est fait écho dans sa parution du 14 Janvier 2021 ; scandale qui impliquerait le top management du CMS.  En effet le journal titrait à sa UNE :

 

PILLAGE EN BANDE ORGANISEE

 

Le Crédit Mutuel du Sénégal en zone de non-crédit

 

En cause des opérations douteuses sur des polices d’assurances et la vente d’un terrain à 700 millions

Le plus sidérant aux yeux de notre collectif CDICMS c’est l’omerta de ceux et celles qui ont la destinée de notre entreprise. Ni « droit de réponse «  dans le même journal si les faits étaient faux, ni procès en diffamation contre le média ; bref RIEN qui permette à l’institution de recouvrer sa crédibilité. Face à de si graves allégations, le mutisme et les dénégations laconiques ne suffisent plus.

 

Monsieur le Président de la République,

 

Notre fleuron le Crédit Mutuel du Sénégal vit en ce moment un profond désastre. Et pour mieux décrire notre situation, nous citerons Jürgen Habermas qui disait « Le désastre, ce n’est pas l’élimination radicale du passé ; c‘est qu’on continue de trimbaler ce qui est historiquement condamné, ce passé mort, neutralisé, impuissant, qui tire ignominieusement vers le bas »

 

C’est donc un travailleur démotivé mais surtout inquiet pour son sort qui s’adresse à vous le Président de la République.

 

«NE LAISSEZ PERSONNE DILAPIDER L’EPARGNE DES SENEGALAIS»

 

«NE LAISSEZ PAS SOMBRER LE CREDIT MUTUEL DU SENEGAL»

 

«NE LAISSEZ PAS DETRUIRE NOS EMPLOIS»

 

Fait à Saint-Louis

 

Boubacar SAKHO, Syndicaliste Délégué du personnel du CMS

Laisser un commentaire