Selon une source proche de l’enquête, les faits remontent au courant de l’année 2018. Le sieur Mamadou Moustapha SARR, agissant pour le compte de Alioune KANDJI, Adjudant major de la Gendarmerie à la retraite, a saisi le nommé Mansour SY, Chef d’entreprise pour lui proposer la vente de terrains situés sur les abords du chemin de fer à Kaolack.

Après une visite du site, il a contacté KANDJI qui a confirmé avoir mandaté SARR pour vendre les terrains pour son compte au prix de vingt-huit millions (28.000.000) F Cfa. Après avoir accepté le prix, KANDJI lui aurait demandé de verser un acompte de 2 000.000 de francs pour matérialiser le projet de vente. Le montant a été remis directement à son mandataire.

Le 16 septembre 2018, il a remis à Kandji le reliquat de vingt-six millions (26.000.000) par chèque Ecobank et KANDJI lui a fait une décharge manuscrite pour attester du versement intégral de la somme due. Par la suite, les nommés Moustapha GUÈYE, agent au bloc fiscal de Kaolack et Mamadou SARR lui ont vendu d’autres parcelles sur le même site.

Après avoir remis l’argent, le Major KANDJI lui a remis des conventions de location qu’il a lui-même signées et non des actes de cession. Lorsqu’il a attiré leur attention sur cette situation, ils l’ont rassuré en lui disant qu’il obtiendra son autorisation de construire en bonne et due forme et qu’il ne devrait pas se faire de soucis pour cela, a informé notre source.

D’après la même source, une plainte a été finalement introduite à la suite de la non délivrance d’une autorisation de construire. Lorsque M. SY a déposé la demande d’autorisation de construire, le service régional de l’urbanisme de Kaolack a rejeté la demande au motif qu’il ne peut pas faire des constructions sur ce site qui relève du domaine public ferroviaire et qui n’est pas déclassé pour y permettre des cessions.

À la suite de sa plainte, une enquête avait été ouverte et toutes les parties entendues. Le Major KANDJI dans son argumentaire avait déclaré qu’étant responsable de sécurité des chemins de fer, il a été payé en nature, en contrepartie des prestations qu’il a faites. C’est ce qui l’a autorisé à céder les parcelles de terrains à Mansour SY au montant de 28.000.000 F Cfa.

Cependant, il a montré le contrat de prestation qui le liait à la SNCS mais n’a jamais montré un acte juridique provenant de la SNCF qui montre que c’est elle qui lui a remis les lots en contrepartie de sa prestation. Au surplus, la liquidation de la SNCS ne portait pas sur le patrimoine foncier qui relève toujours du domaine public et qui n’a jamais été déclassé pour permettre une quelconque aliénation de la part d’un particulier. À la question de savoir la destination des 28.000.000 F Cfa encaissés, il a déclaré avoir remis une partie au responsable local de la DSCOS et une autre partie au responsable de l’urbanisme d’alors, mais il n’a jamais fourni les preuves de ces remises. Qui plus est, à quel titre il devait leur remettre leur quote part si ces terrains lui appartenaient, d’autant plus que les personnes dont il s’agit ont quitté leurs postes depuis longtemps. Au cours de l’enquête, suite aux réquisitions adressées aux services techniques de l’État, il est établi par le Bureau des domaines de Kaolack que le TF 1267/KL dans lequel se trouvent les terrains cédés par le Major KANDJI fait l’objet d’un aménagement en « Boulevard du Cœur de ville », les dépendances du domaine public ne sont pas cessibles eu égard à l’article 9 de la loi 76-66 du 02/07/1976 ; le domaine public est inaliénable et imprescriptible.

Le service régional de l’urbanisme a également répondu qu’aucune procédure d’instruction d’une autorisation de construire n’est envisageable sur ce site ».

D’après notre source, le major de la gendarmerie à la retraite aurait tout simplement refusé de rembourser ladite somme.  « À partir de ces réponses, les autres mis en cause Moustapha GUÈYE et Mamadou Moustapha SARR ont remboursé intégralement au sieur Mansour SY les 14.000.000 qu’il avaient encaissés pour les lots qu’ils lui avaient vendus. Mais Alioune KANDJI a refusé de rembourser au motif qu’il appartient à l’acquéreur de se débrouiller pour se faire délivrer une autorisation de construire ou se faire rembourser par l’État alors que les sommes qu’il avait encaissées de lui n’ont jamais été versées dans les caisses de l’État. »

Informé, le Parquet de Kaolack avait  instruit le Commissaire central de la même ville, Aliou BA, de le convoquer et de lui notifier son obligation de rembourser les sommes perçues illégalement sous peine d’arrestation. À l’en croire, une convocation lui a été servie le 28 novembre 2022 pour être entendu le 30 novembre 2022 sur les instructions du Procureur. « Il a déclaré qu’il ne déférera pas à la convocation et que s’il est arrêté c’est « l’État du Sénégal qui sera arrêté ». C’est en ce moment que le Commissaire Central de Kaolack a saisi ses collègues de Dakar pour un concours en vue de localiser et de l’interpeller sur instruction du Procureur de Kaolack Cheikh DIENG. Contrairement aux informations distillées par le Major KANDJI, la source renseigne que le Procureur de Kaolack a bel bien informé le Procureur de Dakar Amady DIOUF pour avoir son aval avant toute intervention dans son lieu de retraite à Grand Yoff.

Revenant sur ce qui s’est passé au niveau du domicile du Major lorsque les éléments de la SU s’y sont rendus, la source de déclarer qu’il s’est retranché dans une chambre avec ses enfants et petits enfants mineurs, leur déclarant qu’il tient une arme et qu’il n’hésiterait pas à en user s’ils devaient l’arrêter. La source d’ajouter qu’après concertations entre hiérarchie policiaire et Parquet, les éléments de la SU se sont finalement repliés pour éviter des conséquences imprévisibles pour les membres de sa famille.

Le Major KANDJI se retrouve ainsi dans une affaire d’escroquerie foncière et semble avoir commis les mêmes dégâts dans d’autres sites ferroviaires. En tout cas, l’on nous signale que la loi risque d’être appliquée dans toute sa rigueur. Affaire à suivre…

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